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Pèch an nou, santé an nou

La chlordécone peut-elle avoir un impact sur ma grossesse et le développement de mon enfant ? Enceinte, comment manger en limitant les risques ? Puis-je allaiter ? L’Ireps Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy vous aide à distinguer le vrai du faux ! 

La grossesse et la petite enfance sont des périodes sensibles.

VRAI. “Les perturbateurs endocriniens agiraient encore plus fortement pendant le développement de l’enfant, de la grossesse jusqu’à la fin de la puberté”, reconnaît Santé publique France. Particulièrement, l’exposition à la chlordécone, un perturbateur endocrinien, comporte des risques pour la grossesse et le jeune enfant. L’exposition se fait par voie alimentaire en consommant des produits contaminés.

Le lien entre grossesse et prématurité n’est pas prouvé.

FAUX. Un lien entre exposition des femmes enceintes à la chlordécone et durée de la grossesse a été démontré ! Plus la teneur en chlordécone dans le sang est élevée, plus la durée de la grossesse diminue, et plus le risque d’un accouchement prématuré augmente. C’est ce qu’a révélé l’étude Timoun(1).

La chlordécone traverse la barrière placentaire.

VRAI. La chlordécone parvient à traverser la barrière placentaire. Dans l’étude Timoun, 56 % des échantillons de sang du cordon ombilical étudiés étaient contaminés (teneur médiane 0,25 μg/l). Si la mère a de la chlordécone dans son sang, l’exposition débute alors dès les premiers stades de développement.

L’exposition à la chlordécone peut porter atteinte au développement moteur de mon enfant.

VRAI. À l’âge de 18 mois, l’exposition prénatale à la chlordécone a été retrouvée associée de manière significative à une réduction du score sur l’échelle du développement de la motricité fine chez les garçons. Les études se poursuivent pour savoir si ces effets s’aggravent, se stabilisent ou disparaissent durant la croissance de l’enfant.

Si j’ai de la chlordécone dans le sang, je peux me décontaminer.

VRAI. Bonne nouvelle pour nous tous, notre corps élimine naturellement la chlordécone ! Les études scientifiques ont montré qu’en coupant toutes sources de pollution, une personne peut se décontaminer de moitié au bout de 6 mois et totalement au bout de 2 à 3 ans.

Je ne peux pas allaiter mon enfant.

FAUX. Même si la chlordécone peut être retrouvée dans le lait maternel, le bénéfice de l’allaitement prédomine sur le risque d’exposition du nouveau-né. L’allaitement évite la suralimentation et diminue l’exposition des nouveau-nés à d’autres polluants.

Je ne peux pas donner de produits locaux à mes enfants.

FAUX. Dès la diversification alimentaire, les produits locaux sont conseillés ! Tous les produits ne sont pas sensibles à la chlordécone. On sait aujourd’hui que les aliments les plus sensibles sont les oeufs, les poissons, les crustacés d’eau douce (ouassous), la volaille et les racines et tubercules. Tous ces aliments se contaminent uniquement s’ils se développent dans un sol ou une eau polluée par la chlordécone. Ça ne veut pas dire qu’il faut arrêter de les consommer ! En revanche, il faut s’assurer qu’ils proviennent de circuits contrôlés : agriculteurs et pêcheurs professionnels, poissonneries, primeurs, marchés et supermarchés.

Je dois éviter les produits du jardin.

FAUX. Les terres à risques sont principalement situées sur le « croissant bananier », des sols ou la banane a été cultivée entre 1972 et 1993. Si vous avez un doute, le programme Jafa propose des analyses de sol gratuites au 05 90 95 41 17. S’il y a de la chlordécone dans votre jardin, un technicien prendra rendez-vous à votre domicile pour répondre à vos questions et vous conseiller afin de continuer à consommer vos productions sans vous contaminer. Pour la pêche, les zones d’interdiction sont en ligne sur le site www.titiri.gp. (1) La cohorte mère-enfant Timoun a été mise en place en Guadeloupe pour étudier l’impact des expositions à la chlordécone sur la grossesse et le développement pré et postnatal des enfants. De 2004 à 2007, 1 068 femmes enceintes ont été incluses.

Jaden toujou ba mèt a-y manjé *

De nombreux féculents, légumes et fruits locaux se développent sans aucun contact avec le sol.

Ils ne contiennent donc pas ou très peu de chlordécone même lorsque le sol est très pollué ! C’est le cas de l’aubergine, de la tomate, du fruit à pain, etc.

Plus d’infos ici : https://titiri.promotion-sante.gp/2021/06/17/manger-local-et-se-preserver-de-la-chlordecone/

*On arrive toujours à se nourrir des produits de son propre jardin .

titiri

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